Bertrand DICALE
Jean Yanne A rebrousse-poil
Présentation de l’éditeur :
« Qui n'est pas attendri au souvenir de Jean Yanne ? De ses yeux de cocker, de sa voix pleine de gouaille ? De ses sketchs, de ses films ou de ses multiples emplois de Français moyen, râleur, vachard et égoïste ? Et qui, aujourd'hui, l'a remplacé ?
Enfant des banlieues ouvrières, Jean Yanne traitait avec un égal mépris les bourgeois arrogants et les révolutionnaires en chambre. Au cinéma, à la télévision, à la radio, au cabaret, en chanson et même en bande dessinée, ce touche-à-tout génial traquait sans répit les ridicules de son temps. Sans autre boussole que sa haine des cons et des snobs, il incarnait des types bourrus au coeur d'or comme les crapules les plus ignobles, jouant aussi bien chez Chabrol, Godard et Pialat que dans des comédies populaires ou des téléfilms à succès. Indomptable, Jean Yanne fut également vilipendé plus souvent qu'à son tour. On le traita d'anarchiste, de démagogue ou d'affreux réac. De contradictions, il ne manquait certes pas : faux dur, clown triste, bourreau de travail nonchalant...
Ce livre retrace le parcours personnel et artistique de ce personnage haut en couleur et ô combien attachant à travers une enquête méticuleuse et de nombreux témoignages, critiques et articles de presse de l'époque. On y découvre un homme qui, à l'instar de beaucoup de comiques, cachait sous des dehors d'ours mal léché une tendresse immense. Et qui, en disparaissant il y a une dizaine d'années, nous a laissés orphelins de son talent unique et de sa liberté insolente. ».
A la page 33 de cette biographie sans complaisance de Jean Yanne, notre ami Bertrand Dicale note ceci qui intéressera particulièrement nos lecteurs :
«On peut rapprocher la posture anarchisante de Jean Yanne de celle d'un autre artiste, Georges Brassens. Tous deux, issus d'une classe intermédiaire et de familles aimantes, ont reçu une éducation insistant sur une morale individuelle et sur la nécessaire indépendance de chacun. Ils n'appartiennent pas à des syndicats ou à des castes dont ils intérioriseraient l'idéologie ou les égoïsmes. Brassens comme Yanne sont d'un anarchisme qui les laisse libres de brocarder le flic, le curé, le grossium mais aussi l'ouvrier, le paysan, le petit boutiquier, et surtout le troupeau, fût-ce un troupeau d'opprimés. Leur anticonformisme naturel ne se fonde ni sur la révolte contre le père ni sur la révolte contre leur milieu.».
510 pages
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