Baptiste VIGNOL
Guy Béart Il n’y a plus d’après
Présentation de l’éditeur :
De Guy Béart, quelles images reste-t-il en 2015 ? Celle d’un guitariste bousculé par Serge Gainsbourg dans l’émission « Apostrophes », la chanson « L’Eau vive » ou encore le fait d’être le père d’Emmanuelle Béart ?
Pourtant, Guy Béart a marqué le panorama musical français. Disparu à 85 ans le 16 septembre 2015, ce chanteur demeure l’un des rares auteurs-compositeurs-interprètes à avoir échangé d’égal à égal avec Brassens, Brel ou Barbara.
Ami d’Aragon, Pompidou, il présente à la télévision l’émission « Bienvenue » de 1966 à 1972. Homme discret, il a influencé des artistes tels Alain Souchon, Françoise Hardy, Henri Salvador, Francis Cabrel, Maxime Le Forestier. Tour à tour tendre (« L’Eau Vive »), amoureux (« Qu’on est bien »), polémiste (« La Vérité »), utopiste (« Les Couleurs du temps »), nostalgique (« Il n’y a plus d’après »), il a produit une œuvre considérable au charme particulier.
Volontiers solitaire, celui qui ne voulait être que le troubadour anonyme du XXe siècle n’a jamais cessé d’être un homme libre. Il est considéré comme l’un des plus talentueux mélodistes de sa génération.
Notre commentaire :
Baptiste Vignol avait publié en 2001 un pamphlet "Cette chanson que la télé assassine" (voir notre rubrique "Livres") qui nous avait bien plu pour sa liberté de ton et son coup de gueule contre la médiocrité des médias qui nous imposent leurs chansons pré-formatées ne dérangeant personne et surtout pas les marchands de soupe et de Star Ac.
Puis il a publié en 2005 "Des chansons pour le dire" une anthologie iconoclaste de la chanson française au travers de 50 thèmes et de 500 chansons. L'introduction, "Une chanson, à quoi ça sert une chanson ?", était tout simplement formidable par son refus du conventionnel, de la langue de bois et du "copain-copain", si courant dans le faux monde du show-biz.
Lors de l’édition de l’oeuvre complète de Guy Béart au cherche midi, “Le grand chambardement” , Baptiste Vignol écrivait ceci sur son blog : Guy Béart, ce nom qui, depuis l'apostrophe d'un Gainsbourg tout à son cinéma chez Bernard Pivot, suscite un sourire bébête chez ceux qu'encombre une culture faux-cul. Lui, Béart, l'ingénieur des Pont et Chaussées, bilingue en anglais, passé maître aux échecs et chanteur pour s'amuser, en 1957, avec le respect d'Aragon, de Louise de Vilmorin, ou de Georges Brassens qui, lorsque Béart lui présenta ses premières chansons, approuva: «Il sait les faire!». En 1979, pour enfoncer le clou, Brassens assurait: «S'il fallait faire un palmarès de mes chanteurs préférés, je dirais qu'en France il y a cinq grands: Charles Trenet, Tino Rossi, Jacques Brel, Jean Ferrat et Guy Béart. J'insiste sur Guy Béart, car on l'oublie toujours.» Déjà!... Puisque la côte de Béart pâtit d'a priori tenaces, il n'est pas inutile de citer ses prestigieux admirateurs pour le situer. Les géants, en général, ne reconnaissent-ils pas leurs pairs? Un jour Béart sera de nouveau célébré et les nigauds trouveront chic de l'encenser.
On retrouve le même punch dans cette biographie de Guy Béart.
En annexe :
- un long entretien de l’auteur avec Béart datant d’octobre 2013
- une discographie complète
- les principaux passages télévisés de Guy Béart
302 pages (avec un cahier photographique central de 8 pages)
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