Ameziane KEZZAR
Brassens Chants et poésies
Il fallait de l'audace pour s'attaquer à Brassens, il en faut encore plus quand il s'agit de le publier en kabyle. Comment retrouver l'esprit corrosif et vivifiant d'un chansonnier devenu l'un des symboles d el'identité française, même pour ceux qui n'apprécient pas son esprit ? Ce Brassens s'adapte-t-il au climat de la farouche et rocailleuse Kabylie ?
Il ne s'agissait pas pour Ameziane Kezzar de traduire mot-à-mot les textes du chanteur moustachu, mais de les adapter, de les transplanter dans une terre qui ignore tout de lui. La greffe a si bien pris que l'on croirait lire Brassens en kabyle, et qu'à la fin de la lecture, on se demande si on a lu le texte français ou le texte kabyle. Pourtant, paradoxalement, les images, les références, les noms utilisés par Ameziane Kezzar sont kabyles, mais ce qui reste après la lecture c'est l'esprit de Brassens. L'adaptateur réussit ainsi ce que préconisait Baudelaire pour les apprentis poètes, la recherche de "l'unité de sens et d'impression".
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