Pierre MONNIER
L'Age d'Homme
Dans ce livre, Pierre Monnier trace un parallèle entre Georges Brassens et Céline : "Même amour de la vie dans ses manifestations les plus humbles, les plus "quotidiennes", même scepticisme à l'égard des idées, des idéologies, des grands problèmes, même sensibilité, même sympathie pour les petites gens, même admiration pour l'héroïsme discret, secret, de ceux qui ne paraissent jamais, même sens de la dignité cachée, de la vraie grandeur enfouie... même enracinement au sol natal, même fierté aristocratique et populaire, même scepticisme affiché, même indulgence camouflée, même indifférence à certaines valeurs surfaites et même attachement à d'autres plus simples, les sabots d'Hélène et la tendresse de Molly.
Enfin le style, les archaïsmes, les idiotismes français, quelquefois la langue verte... Qu'il s'agisse de la prose de Céline, ou des vers de Brassens, on assiste à l'éclosion d'un vocabulaire d'essence traditionnelle, populaire, riche en sève et très souvent à la limite de la désuétude. L'un et l'autre éternisent des mots que l'on jugerait démodés ou incongrus sans le raffinement et l'habileté avec lesquels ils sont imbriqués dans la phrase.
Céline et Brassens ne se sont jamais rencontrés. On peut supposer qu'ils auraient eu des goûts et des dégoûts communs, à coup sûr une même passion pour la langue française".
Dans une lettre à Pierre Monnier du mercredi 27 février 1980, suite à la réception de " Ferdinand furieux ", Georges Brassens écrivait :
"Merci, cher ami, pour ce livre remarquable que vous consacrez à Ferdinand Céline. Je suis en train de le lire avec délectation. Merci pour l'honneur - le trop grand honneur - que vous me faites en m'apparentant à ce grand bonhomme. Je souhaite à cet ouvrage tout le retentissement qu'il mérite et je vous prie d'accepter mon amitié".
272 pages
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