Blaise Guinin nous propose avec cette BD un voyage au pays de Georges et nous invite à découvrir Brassens désargenté mais ayant déjà gagné le cour de Jeanne qui l'avait accueilli à Paris alors qu'il fuyait le STO. Jeanne avait des chats, des oiseaux. Une cane aussi. D'une plume sensible et poétique, qui rend grâce au talent du chanteur rimant dès son plus jeune âge, Blaise Guinin imagine une rencontre, celle, pas si improbable, de Georges Brassens avec la mort elle-même. Une mort mélomane, tombée amoureuse des mélodies feutrées, des mots enlevés, de l'esprit libertaire et grivois, de l'irrévérence et de la mélancolie de celui qui n'est encore qu'un aspirant chanteur et désespère de vivre de son art. Une mort avec laquelle il devient ami. Jusqu'au moment ou elle lui prend sa mère, son père, Jeanne... Et l'emporte en octobre 1981.
Blaise Guinin a distillé références textuelles et clins d'oil graphiques aux chansons de l'auteur de La Mauvaise réputation, des Copains d'abord, du Pornographe, d'Hécatombe, du Petit coin de parapluie... semant détails et fragments savoureux de cases en cases. Avec un trait délicat et naïf, servi par une mise en couleur sépia nostalgique, l'auteur n'a pourtant pas livré un simple biopic compassé : Georges et la mort de Blaise Guinin est un très bel exercice de style, subtil et touchant. Il brosse finement le portrait de cet artiste dont René Fallet disait : «la voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d'ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et... à la chasse aux papillons». Georges et la mort est une flânerie graphique qui célèbre Brassens. Et pour paraphraser le chanteur de «Mourir pour des idées» : «l'idée est excellente». (Dominique Bry - Médiapart)
L'auteur de cette superbe BD, Blaise Guinin, est né en1986. Il a commencé sa carrière dans la bande dessinée en publiant quelques dessins sur internet en autodidacte. Par la suite, il s'est essayé à des projets de longue haleine. En janvier 2011, il publie un roman graphique de 130 pages chez Casterman, "En attendant que le vent tourne." Pour ces deux premiers ouvrages, son frère Robin Guinin a collaboré avec lui en tant que coloriste.
18,2 X 25,8 cm - cartonné
128 pages en couleur
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