Normand BAILLARGEON
Trames

35 des 276 pages de cet ouvrage sont consacrées à Georges Brassens et reprises d'une conférence de l'auteur, enseignant et militant libertaire québécois.

Voici ce que nous avons relevé sur internet, sous la signature de Marco Silvestro, sur ce livre:
Normand Baillargeon a l'habitude des voies encaissées, peu fréquentées par les exégètes de notre époque de rectitude, figés qu'ils sont dans les gras trans sécrétés par la peur de l'audace. Dans Trames Esthétiques/politique, le penseur libertaire aborde la poésie par l'expérience passionnelle - charnelle dirait-on sans exagérer - plutôt que par la théorie théorisante, celle qui cherche à abstraire, généraliser, universaliser - et qui ne réussit qu'à éloigner. Dans cette galerie de portraits de grands poètes d'ici (Langevin, Giguère, Vanier, Desbiens, Lapointe, Hénault) et de trois géants de la francophonie (Brassens, Prévert, Breton), Baillargeon nous livre une conception de la poésie comme "manifestation sociale" ancrée dans une histoire concrète impossible à détacher du politique et de l'utopie. Son ambition est d'explorer "les rapports, parfois ambigus, souvent complexes et toujours lourds de conséquences, qu'entretiennent l'art et le politique".
Que la poésie émerge de la douleur comme chez Vanier ou d'une réflexion éthique sur la vie comme chez Breton, qu'elle soit un travail de création de langage comme chez Lapointe ou jeu truculent, subversif et explicitement politique comme chez Brassens, dans tous les cas elle contribue non seulement au renouvellement esthétique, mais aussi à la compréhension de ce qui fait société. Ainsi, qu'ils lient, ou non, l'expression artistique à une révolte sociopolitique pour Baillargeon les poètes créent des "métaphores fauves" qui dénotent un engagement total dans l'érection de "maisons de papier" vouées à abriter et à faire grandir l'effervescence humaine, ce puissant débordement énergétique capable du meilleur et du pire. Tout simplement un ouvrage qui nous prend aux tripes.

276 pages

Editions Nota bene (2004)
Merci à Robert Le Gresley de nous avoir fait connaître ce livre.

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