Christophe
“Intime”

Auteur, compositeur et interprète, Christophe est un des rares chanteurs français des années 60 à avoir su capitaliser sur ses succès, passant du statut de chanteur pour midinettes à celui d'icône de la presse branchée.

En janvier 2013, il entame une série de concerts baptisée "L’intime tour" revisitant son répertoire en versions épurées, s'accompagnant lui-même à la guitare, au piano et aux synthétiseurs. L'album de cette tournée sera enregistré en décembre durant deux soirées au célèbre studio parisien Davout devant un public restreint d'une cinquantaine de personnes. Sur les 70 morceaux chantés seul 19 feront partie du double CD. En plus de puiser dans son vaste répertoire de plus de 50 ans de carrière, Christophe reprend également "Alcaline" d'Alain Bashung ainsi que "La non-demande en mariage" de GB qu'il interprète d'une voix de crooner désabusé en s'accompagnant seul à la guitare avec une surprenante économie d'accords.

Lors d'interviews accordées pour la sortie de l'album, il reconnaît avoir été très influencé par Brassens qu'il écoutait lorsqu'il avait dix/douze ans mais qu'il ne l'a malheureusement jamais rencontré et de préciser à propos de sa reprise : "J’ai longtemps dit que je détestais les gens qui reprenaient Brassens. On dit des conneries, hein… Un jour, je me suis dit que notre blues, c’est Brassens. J’ai repris "La non-demande en mariage" et je l’ai jouée avec mon style. Mais c’est vrai que ça ne me correspond pas, je suis plus expérimental d’habitude...". En remodelant à sa convenance à une dizaine de reprises le texte initial, Christophe s'attira illico le courroux de quelques puristes.
Accordons-lui cependant le droit à la licence poétique, somme toute maladroite autant qu'inutile mais bien innocente et gageons qu'en modifiant ainsi le contexte narratif de la chanson, en dédiant cette ode amoureuse à sa mère, il ouvre la voie à bien de supputations psychanalytiques. Il est à noter toutefois que l'essentiel des altérations infligées au poème de GB sont absentes des versions chantées pendant les concerts.

Cet album, à l'ambiance éthérée par la grande sobriété de son instrumentation, s'écoute sans réel déplaisir et même avec un brin de nostalgie, par tous ceux qui ont jadis baigné dans l'univers lunaire des mélodies de Christophe.

Label : Capitol Music France (2014)

Merci à Guy Moreau de nous avoir signalé cet album et rédigé cette note.

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