Brassens chanté par:
Les Ogres de Barback, Debout sur le Zinc, Aldebert, Agnès Bihl, Yves Jamait, Weepers circus.

Nous avons repris, avec son autorisation, l'excellent commentaire de Norbert Gabriel, publié dans la revue culturelle "Le doigt dans l'oeil": http://www.ledoigtdansloeil.com/

"Une belle bande d'artistes (nés de la scène) pour un des plus beaux disques hommage à Brassens.
Cet album a cette qualité rare, voire exceptionnelle: montrer la musicalité et le swing de Brassens sans surjouer ni forcer la mesure, un travers trop souvent usité pour faire rythme-jazzy ; le swing ce n'est pas une question de vitesse, mais un état d'esprit, une approche balancée de la musique qui ne s'écrit pas, Bach swingue, mais il a fallu le jazz pour s'en apercevoir.
Tous les émules de Django et disciples de Crolla vont se régaler avec cet album qui donne à entendre quelques fins musiciens de la 6 cordes, avec toute la subtilité malicieuse de Django accompagnant Jean Sablon, toute la tendresse de Crolla avec Montand, et pour une fois on peut vraiment évoquer un album destiné à toutes les oreilles, sans segmentation d'âge ou de n'importe quoi, il y a la musique, il y a les textes, il y a des interprètes qui savent interpréter (ce qui n'est pas toujours le cas, surtout dans certains albums "hommages -dommages").
L'inventaire :

. "Marinette" par Jamait, tout de drôlerie amicale sur une bande musicale très affinée qui montre la modernité et le sens du swing de l'univers Brassens, sans effets tapageurs ni surjoués.

. "La cane de Jeanne" par Les Ogres de Barback. la petite chorale des Ogres de Barback donne une ampleur exceptionnelle à cette chanson simple magnifiée par une interprétation d'autant plus réussie qu'inattendue.

. "Maman papa" Agnès Bilh et Aldebert, le beau duo Brassens-Patachou repris par ces deux-là c'est pétillant, plein d'humour tendre.

. "Je m'suis fait tout p'tit" Les Ogres de Barback ça commence en solo avec les cordes fines et sensibles des Ogres, puis on monte dans la gamme avec des duos vocaux qui savent porter le texte avec beaucoup de talent, celui de ceux savent ce qu'ils chantent. Il y a des ogrillons dans la partition, bravo à la bande, un vrai bonheur.

. "Les copains d'abord" Aldebert, swing manouche pur et fin, (et bravo à Stéphane Neidhardt, très subtil guitariste) avec une chorale finale qui explose de fantaisie heureuse.

. "La chasse aux papillons" Agnès Bilh drole et malicieuse dans cette jolie fabulette.

. "Le parapluie" par Jamait avec Jérôme Broyer, guitare, qu'on retrouve dans "Marinette".

. "Les sabots d'Hélène" par les Ogres et les délicieux ogrillons qui chantent drôlement bien, ça irradie de bonheur, de joie de vivre, vous écoutez ça le matin, et rien de grave ne pourra vous arriver, absolument délicieux, une merveille ! Rien à ajouter.

. "Le parapluie" Weepers Circus en forme de musicale comédie entre les Frères Jacques et les Comedians Harmonists, dans l'esprit et la forme, ce qui montre les multiples possibilités du répertoire Brassens quand on est créatif.

. "Mourir pour des idées" Debout sur le zinc, en folk mi western mi fanfare qui met en valeur la musicalité de Brassens, et qui met en majesté la force du texte, avec un chanteur qui est vraiment dans le texte. Fort sans crier, sensible sans sensiblerie, pas d'effets tapageurs, mais la juste mesure.

. "Les passantes" par Debout sur le zinc, même ambiance, avec un bémol toutefois trop de 'eee' dans les finales, dommage pour Brassens qui s'attachait à gommer ces lourdeurs.

Norbert Gabriel

Label: Formulette Productions (juin 2011)

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