Toi le père

Toi le père
Tu as des mots si doux, qu'on les croirait feutrés
Tu as des mots si justes, qu'on se met à rêver
Avec ce bon sourire, qu'on ne peut oublier
Tu as su doucement nous apprendre à aimer

Toi le père du demi-siècle passé
De chaque fou ayant
Prétention de chanter.
Comment peux-tu écrire
De si belle façon,
Comment peux-tu bien dire
Que tout le monde est bon.
A t'écouter chanter on finirait par croire
Qu'en tout chacun il reste un petit peu d'espoir
La vie pour toi est simple et belle en vérité
Elle paraît facile à se réaliser.

J'aurais tellement aimé
Qu'un jour on te déteste
Et qu'on finisse par t'é-
-viter comme la peste,
Que tout le monde finisse enfin par t'oublier
Et que je reste seul, à t'entendre chanter.

Mon dieu c'n'est pas facile
De bien parler de toi,
Mes mots sont malhabiles,
Dérapent sous mes doigts,
J'ai hésité longtemps à faire cette chanson
Parler de ceux qu'on aime, demande réflexion
Alors…

Je me suis fait tout petit sous ton bel amandier
De peur oncle Archibald, de prendre la fessée,
A l'ombre du grand chêne les quatre bacheliers,
Pour un sabot d'Hélène sont prêts à mal tourner,
Pour une Colombine, tous les copains d'abord,
La belle Bécassine et la femme d'Hector,
Sont prêts à rejeter pour une jolie fleur,
Les lilas de Don Juan dans le bois de mon cœur.

Que soudain le grand Pan ressemble à un croquant
S'il renie le nombril de nos femmes d'agents
Et que je meure enfin de penser à l'idée
Que Marinette un jour puisse être démodée.

Alain Foissotte

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