VOUS PARTÎTES
(Sur l'air de la chasse aux papillons)
Un beau jour d'été ou peut-être à Pâques,
Je vous vis passer rue Armand BREDIN.
A votre air pressé, à votre gros sac,
Je subodorais un départ en train.
Vous suivant de loin j'espérais quand même
Avoir conclu peut-être un peu vite,
Mais sans un sourire, sans un regard même,
Sans m'avoir connu vous partîtes.
Dés ce triste jour j'annexai la gare,
Perdant le manger, le dormir et tout
Je ne vivais plus que pour vous revoir,
Et à chaque train pensais à vous.
Ma patience enfin trouva récompense,
Mais en descendant vou-ous me surprîtes
Et après un si long temps d'abstinence,
Sans m'avoir connu vous partîtes.
Ne vous voyant plus je fus pris d'panique,
Cherchant alentour pour vous repérer,
Je vous aperçu qui prenait un "drink"
Seule, à la terrasse d'un café.
Traversant la rue pleine d'automobiles,
Je me rue vers vous, je me précipite,
Mais n'ayant pas vu ma manœuvre habile,
Sans m'avoir connu vous partîtes.
Maudissant le sort et ma mal-e-chance
Courant derrière vous, je vous rattrapai.
Tournant bénéfique dans mon existence:
Je sus vous faire rire et vous charmer.
Je vous racontais mes petits tracas
Et c'est de ma bouche que vous apprîtes
En vous retenant de rire aux éclats
Que sans m'avoir connu vous partîtes.
Malgré l'obstruction de votre entourage
Devant Monsieur l'maire vous me dîtes "Oui"
Et entr'autres choses, notre mariage
Me permit de revoir mes amis.
La fête fut belle, nous fîmes ripaille
Malgré le bon vin à nul vous ne dîtes
Qu'à plusieurs reprises avant nos fiançailles
Sans m'avoir connu vous partîtes
Je vivais en paix, j'étais heureux homme,
Je n'me doutais pas que vous vous lassiez
De votre existence un peu monotone
Et de cette vie que vous meniez
Si bien qu'un beau jour, sans que je m'en doute
Vous mîtes à mal ma vie de Sybarite
Le ciel s'écroula. Depuis tout me dégoûte
Puisqu'en me connaissant vous partîtes,
En m'connaissant vous partîtes
Jean-Pierre Bessaud
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