HUGO ET BRASSENS
Je vis en poésie à l'ombre de deux princes
L'un se nomme Hugo l'autre Georges Brassens
L'un est un océan une lame un récif
Et l'autre un fleuve immense où dansent des esquifs
Poète du tumulte et de la démesure
Poète pacifique aux secrètes blessures
L'un s'adresse à la foule au ciel aux profondeurs
L'autre chante en sourdine un petit air frondeur
Tous deux aimaient Paris les grisettes les poulbots
L'un chanta Notre-Dame et l'autre un vieux bistro
Ils chantèrent les fleurs qui vendent leur beauté
Les biches préférant aux cerfs les sangliers
Poète aux cent mille vers qui résonnent encore
Poète à la guitare aux célèbres accords
Tous deux dénoncèrent l'autorité fatale
La morale hypocrite et la peine capitale
L'un parle de la mort et des cieux entr'ouverts
L'autre doute et se moque impertinent trouvère
L'un gît au Panthéon où dorment les héros
L'autre sous la terre natale de l'Hérault
Un siècle les sépare mais ils étaient semblables
Sous le verbe cruel la bonté ineffable
La soif de liberté pour tout le genre humain
Et l'immortel espoir dans le creux de leur main
Je vis en poésie à l'ombre de deux princes
L'un se nomme Hugo l'autre Georges Brassens.
Jean-Paul Sermonte, le 9 mars 2004
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