La Ronde des quatre vingt une chansons

Maître Gorille en jour se dit : P… de toi,
Si Je suis un voyou, Je rejoindrai ma belle,
Et tant pis après tout si Elle est restée pucelle,
La Marche nuptiale fera de moi Le Roi.

Celui qui a mal tourné près du Bois de mon cœur,
Semblable à ce Grand Pan cueillant La mauvaise herbe,
Vint à S’faire enculer dans un élan superbe,
Emule des Croquants, Saturne suborneur.

Le Fossoyeur croisant cette Brave Margot,
Pensif se murmura : Si seulement elle était jolie,
Je vivrai un roman à L’ombre des maris,
Puis moi Le mécréant, je deviendrai bigot.

La Maîtresse d’école avec Tonton Nestor
Rêvaient d’Amours d’antan ; Concurrence déloyale,
Modeste Don Juan, amant d’une moniale,
Chassa la Marinette et prit La Femme d’Hector.

Le bricoleur enfin écrit Le testament,
Et quand Le vieux fossile dit : Dieu s’il existe,
Fera d’Oncle Archibald un borné Passéiste,
Les casseuses le lèsent à Quatre vingt quinze pour cent.

Des Sabots d’Hélène, oui, Cupidon s’en fout
Mais à Corne d’Aurochs ou bien à Pénélope,
A La cane de Jeanne qui en rêve galope,
La ronde des jurons mord La fille à cent sous.

La chasse aux papillons hante Le vieux Léon,
Et même si Le temps ne fait rien à l’affaire,
Il restera toujours l’Histoire de faussaire,
Car dans ce cas précis, Il suffit de passer le pont.

Oui, cher Trompe la mort, J’ai rendez-vous avec vous,
Mais sous son Parapluie, Dans l’eau de la claire fontaine,
Fernande, Nymphomane, ardente capitaine,
Excitait Ceux qui ne pensent pas comme nous.

Les amoureux des bancs publics et le Pauvre Martin,
Ne s’attachant point à La mauvaise réputation,
Préfèrent s’évader sur La route aux quatre chansons,
Pour humer Les lilas et croire en leur destin.

Bien qu’elle soit Méchante avec de jolis seins,
La première fille sur Le boulevard du temps qui passe,
Joue Une jolie fleur lorsque Le vent l’embrasse,
Quand ses Maman, Papa la surveillent sereins.

Auprès de mon arbre, Le mauvais sujet repenti,
Dans un Discours de fleurs s’adressait au Grand chêne,
Ce fut une Hécatombe mais sans aucune haine,
Qu’il lui dit sous L’orage, Je me suis fait tout petit.

Heureux qui comme Ulysse aux Funérailles d’antan,
Récite avec ferveur La ballade des cimetières,
Revit La guerre de 14-18, infâme fourmilière,
Et refuse de Mourir pour des idées en criant va-t-en.

Chantons pour L’Auvergnat chez Les copains d’abord,
Saluons Les Quat’z’Arts rangés en File indienne,
La supplique de Sète, épopée mistralienne,
Et cœur dans l’amitié ne virons pas de bord.

Georges Lambert Premier mai 2001 V° Semaine Georges Brassens Vaison-la-Romaine